Se soigner autrement pour être en bonne santé durablement : partie 1
Au cours de son évolution, l’être humain a acquis la faculté de se soigner en puisant dans les ressources mises à sa disposition par mère nature, que ce soit :
a) intrinsèque à sa personne, grâce notamment au pouvoir curatif inné de la main que l’on porte là où se trouve la douleur (magnétisme).
b) à l’extérieur de lui-même via notamment l’utilisation des plantes.
Il a ainsi cumulé des connaissances quant au pouvoir de ces dernières, et développé un savoir-faire manuel qui subsiste aujourd’hui dans la pratique du massage.
Le bon sens des « remèdes de grand-mère » n’est autre que l’héritage de ce savoir ancestral transmis au fil des générations.
Or pour plusieurs raisons, nous nous sommes incontestablement détournés de ce système de santé naturel au fil des siècles, pour finalement y revenir petit à petit aujourd’hui.
I – La rupture avec le système de santé naturel
1- L’apogée du catholicisme
L’obscurantisme de l’église catholique, qui, pour asseoir son pouvoir, a conduit à l’éradication de tout ce qui avait trait à la tradition païenne a joué un grand rôle dans la transformation de nos usages.
Par exemple, l’héritage gréco-romain antique, que ce soit dans le domaine de l’architecture, de la science ou de la philosophie, a été balayé. Alors que le ciment était déjà utilisé sous l’Antiquité, il a été redécouvert en Europe au XIXème siècle seulement !
De la même manière, toute médecine par les plantes ou l’apposition des mains a été qualifiée d’hérésie, et donc interdite sous peine des châtiments les plus cruels. En témoigne la création de l’Inquisition au XIIème siècle, et qui sévira jusqu’au XIXème siècle, décourageant les soigneurs, brûlés pour sorcellerie (entre autres), parfois des mains même de leurs propres voisins.
En matière de santé, il fallait en effet s’en remettre à Dieu et accepter ses desseins, impénétrables pour le profane. Cela étant, nombre de monastères disposaient quant à eux de cultures de plantes médicinales et conservaient dans leurs bibliothèques les restes des savoirs médicaux de l’Antiquité. Par ailleurs, les universités de médecine étaient également encadrées par des ecclésiastiques, contrôlant alors le savoir, et posant les difficultés que l’on connaît à l’essor de la médecine moderne.
Cela a conduit à environ 7 siècles de régression par accaparement, durant lesquels les populations ont vécu dans la peur et se sont retrouvées dépendantes d’une église toute puissante, car ayant l’apanage de la connaissance.
Si quelques transmissions se sont faites à l’oral, le manque d’écrits regroupant les savoir-faire comme le trop peu de mise en pratique, ont fortement nui à une tradition de guérison populaire originellement accessible à tous.
D’autre part, le sort réservé aux soigneurs a fortement marqué la mémoire collective, y laissant une empreinte glauque que l’on a souhaité oublier rapidement.
2- Le développement de la médecine moderne
Sans refaire l’histoire complète de la médecine, notons que c’est à la fin du XIXème siècle que la chimie connaît son essor, au moment même de la naissance de l’industrialisation.
Alors qu’un courant intellectuel s’était déjà amorcé au siècle précédent, le développement de l’instruction générale obligatoire de la population est également contemporain de cette période.
L’Europe occidentale entre alors dans l’ère régie par la connaissance, l’intellect, bref, le mental. La fabrication de médicaments de synthèse par l’industrie pharmaceutique naissante est alors une vraie révolution : l’être humain a appris à analyser les molécules des plantes, à en comprendre les effets, et à les reproduire artificiellement pour les mettre au service de sa santé.
Exit l’image de sorcellerie liée à l’utilisation des plantes, et exit le caractère incertain de leur effet : à présent l’Homme moderne contrôle la nature et sait produire en grandes quantités ce dont il a besoin. On peut alors comprendre que depuis il ait si peu été fait cas de l’importance de la préservation de la planète…
L’Homme ne dépend plus désormais que de la Science, objective et impartiale ; c’est une vraie libération !
Nous pourrions ici nous demander si la Recherche en tant qu’objet même de la Science, et dont le propre est d’être inassouvi, ne serait pas le fruit d’un traumatisme engendré par l’église catholique, dont l’intransigeance nécessitait des preuves jugées à chaque fois insuffisantes…
3- L’évolution des mentalités
L’être humain, de plus en plus cultivé, a eu besoin de se détacher de pratiques démodées, donc jugées obsolètes, et appartenant à un passé obscur.
Son intellect a réclamé du raisonnable, ce à quoi les innovations scientifiques ont parfaitement répondu : dans l’acception commune, la nouveauté ne peut qu’aller dans le sens de l’évolution, vers la recherche du toujours mieux.
Dans sa complexité, ou par une espèce d’amour propre, l’Homme ne va pas vers le remède simple, accessible. Cela lui paraît trop facile pour être efficace, indigne de son mal.
Il n’a confiance qu’en la Science avec un grand « S », et pour juger du caractère sérieux du traitement, il est rassuré lorsque les termes utilisés à l’égard du médicament prescrit sont compliqués, voire incompréhensibles pour lui.
Que lui servirait de voir un spécialiste si ce dernier ne lui était pas supérieur ?
Mais, me direz-vous, si les médicaments sont une synthèse de molécules des plantes, qu’est-ce que cela change de prendre un cachet – bien pratique reconnaissons-le – plutôt que de se faire une décoction artisanale ?
La médecine actuelle n’a-t-elle justement pas réconcilié l’Homme avec l’usage des plantes tout en modernisant son utilisation ?
II – Les limites du système de santé moderne et la nécessité d’un retour aux sources
1- Les limites de la synthétisation
Pour fabriquer nos médicaments modernes, seules les molécules de tête des plantes sont synthétisées.
Or la nature faisant bien les choses, les molécules de queue que l’on trouve dans le végétal jouent également un grand rôle, et notamment de temporisateur, puisqu’elles contrebalancent l’effet principal. C’est-à-dire que chaque plante possède en elle-même son propre antidote.
Aujourd’hui nous savons que c’est l’ensemble des molécules qui fait l’efficacité, et qu’elles permettent à notre corps de mieux assimiler le traitement puis de l’éliminer sans difficulté.
Effectivement, notre organisme est habitué aux plantes depuis des générations. Notre corps sait en tirer parti et les éliminer efficacement de notre système. Un médicament de synthèse peut certes frapper fort de par la concentration de molécules de tête qui le compose, en revanche il ne sera pas évacué par notre système et pourra ressortir via un choc toxique à la moindre occasion.
Il faudrait à nos organismes encore plusieurs générations pour dompter ces nouvelles formules quand nous avons tout ce qu’il faut à portée de main…
Evidemment nous recherchons des effets rapides et une facilité d’absorption, mais nous le cédons à l’efficacité sur le long terme :
La structure moléculaire globale de la plante agit avec douceur et aide notre système à combattre la maladie et à s’en remettre ; elle fait un travail de renforcement indispensable.
Avec le médicament de synthèse, le problème est vite neutralisé mais il n’y a pas de transition, et notre système, n’ayant plus la maîtrise, peut connaître des effets secondaires indésirables, voire ne plus savoir se défendre seul.
A son image nous ne savons plus nous servir des plantes comme moyen de guérison, nous sommes dépendants des médicaments et trouvons normal d’avoir du doliprane dans notre pharmacie alors que nous ne savons pas en fabriquer par nous-même.
D’ailleurs cela fait à présent quelques années que les médecins sensibilisent aux effets de l’automédication abusive. Certains types de médicaments, non anodins, sont également désormais utilisés avec parcimonie, les médias martelant que leur prescription ne doit pas être automatique !
Ce fait est assez amusant lorsque l’on sait que les médecins de la vieille école avaient tendance à mêler remèdes naturels (quand c’était possible), et médicaments modernes lorsque leur efficacité était requise. Souvent perçus comme quelque peu farfelus, leur savoir était le dernier vestige d’une tradition de santé populaire, bientôt supplantée par l’engouement des jeunes médecins pour l’infaillibilité prouvée des médicaments de synthèse.
Il semblerait donc que la tendance se ré-inverse, grâce notamment au contrôle des prescriptions depuis l’obligation de médecin traitant unique, et par la pondération des usages préconisée par des scientifiques éveillés.
A toute période excessive suit systématiquement l’excès inverse, libérateur, pour enfin aboutir à une période bénéfique de nuancement.
L’Homme est lui-même un être d’excès, en ceci que pour un objet donné, si sa confiance est ébranlée, il passe successivement de l’adhésion inconditionnelle au rejet total.
2- Le rejet du système de santé actuel
Au cours des dernières années, divers scandales dans l’industrie pharmaceutiques ont entaché le secteur de la Santé.
Les gens se sont alors demandé si les médicaments qui leur étaient conseillés l’étaient pour leur bien ou finalement pour servir un intérêt financier.
Une méfiance collective s’est donc installée, aggravée par le manque de confiance de la population dans son gouvernement, et par extension dans tout système d’autorité.
Le corps médical n’a pas fait exception. Aujourd’hui l’autorité de fonction du médecin de famille ne fait plus foi, les patients veulent comprendre ce qui les affecte, se renseignent de leur propre chef, et remettent en question les traitements qui leur sont prescrits. En somme, ils veulent reprendre le pouvoir sur leur santé.
Il faut dire également que depuis peu, les témoignages suite à des violences médicales se succèdent, ébranlant le piédestal sur lequel on avait coutume de placer les médecins. Et ce, alors même que les agissements de certains d’entre eux jouant les apprentis sorciers durant la seconde guerre mondiale, avait déjà sali la toge d’Hippocrate aux yeux du public.
De fait, la perte de confiance dans le monde médical s’est faite progressivement et par effet cumulatif.
C’est généralement après avoir écumé les spécialistes et été déçus par la médecine officielle que les gens se tournent en dernier recours vers les médecines naturelles.
Dans certains cas, un dégoût pour la médecine conventionnelle s’est même installé, qui résulte de son absence de réponse à un problème, des effets indésirables des médicaments /de leur absence d’effet dans la durée, de mots qui ont créé des maux, etc.
Le public revient alors à une médecine à laquelle il a accès, non conventionnelle, mais génératrice d’espoir car ayant fait ses preuves.
C’est ainsi que les remèdes de grand-mère ont à nouveau la cote !
On redécouvre des manières de procéder ancestrales mais qui nous paraissent nouvelles, on prend plaisir à apprendre à prendre soin de soi, en toute autonomie, à sentir, toucher…en somme à restaurer cet instinct qui nous sort du mental, et on fait confiance à mère nature qui, elle, ne nous trahira pas pour de l’argent.
Car il va sans dire que la santé est devenue un sujet capital dans notre société.
Notre espérance de vie étant de plus en plus longue, vivre vieux ET en bonne santé est donc bien majeur, tout comme les progrès cosmétiques dans les soins anti-âge.
Sujet politisé s’il en est, les industries pharmaceutiques toutes-puissantes en ont donc également fait un business.
Le gouvernement, quant à lui, l’a transformé en instrument médiatique lors de la récente pandémie de Covid-19. La santé a alors été mise sur le devant de la scène pendant de longs mois, durant lesquels les témoignages contradictoires de divers spécialistes se sont succédés, créant un climat anxiogène où l’incertitude et la peur ont pris le pas dans le quotidien des gens, impuissants et ne sachant comment réagir.
Les remèdes naturels, non réglementés, sont un moyen pour la population de reprendre le pouvoir, d’agir.
Or il ne faut pas tomber dans l’excès de rejeter en bloc la médecine conventionnelle, nous privant ainsi de ses bienfaits. Car il va sans dire que si les médecines naturelles lui sont complémentaires, en revanche elles ne la remplacent pas dans certains domaines.
Tout progrès scientifique et médical doit être pondéré de manière à permettre d’acquérir de nouvelles méthodes de soin, tout en conservant les remèdes efficaces déjà existants ; du moment que ni l’un ni l’autre ne nuit à la communauté animale ou végétale.
Face à ces observations, il convient de rappeler que le développement d’un système de santé a pour but de permettre à la population de vivre bien, sainement. Nul enjeu financier ou politique obscur ne doit amener la santé à servir d’autres intérêts que le bien commun.
3- Le mode de fonctionnement moderne occidental vs la méthode orientale ancestrale
Dans nos usages, nous allons consulter le médecin lorsque nous sommes malades. Patients que nous sommes, nous attendons alors parmi d’autres égrotants que le médecin annonce enfin notre tour, et nous sauve de l’infâme maladie !
Nous réglons les honoraires et, ordonnance en main, nous nous rendons ensuite à la pharmacie pour récupérer les médicaments salvateurs.
Quant aux maux du quotidien (céphalées, maux de ventre, etc.), nous avons notre propre réserve de doliprane et de spasfon pour les traiter nous-mêmes.
Nous ne remettons pas ce schéma en question car c’est tout ce que nous connaissons.
Mais vous-même avez dû remarquer que vous développiez toujours les mêmes maladies aux mêmes moments de l’année, non ?
Par conséquent ne vaudrait-il pas mieux éviter de tomber malade en agissant par prévention ?
De fait, la majorité des consultations médicales a pour but d’obtenir des médicaments, voire un arrêt de travail (mais attention : de moins de 4 jours afin de ne pas creuser le trou de la sécu).
Dans la Chine antique, le médecin était au service de la population et s’attachait à en prendre soin au quotidien, afin que la maladie ne se développe pas.
Travaillant avec plusieurs techniques (acupuncture, moxibustion, massages, plantes), il s’attachait à maintenir l’équilibre dans le corps de ses patients, pour que l’ordre naturel ne soit pas perturbé qui engendre l’apparition de maladies.
Ce concept d’entretien de la bonne santé rejaillissait sur sa rémunération : tant que ses patients allaient bien, le médecin était payé. En revanche, si une personne tombait malade, alors celle-ci ne le rémunérait plus jusqu’à ce qu’il la guérisse. Sa situation financière comme sa réputation étaient donc fonction de la bonne santé de ses patients.
Entendons-nous bien : cet exemple de fonctionnement ne vaut pas pour modèle et il ne s’agit pas d’affirmer que « c’était mieux avant ».
Car une obligation de résultat avec sanction à la clé en matière de santé comporte des risques de débordements évidents :
· Essayer tout et n’importe quoi sur un patient pour tenter de le soigner, par peur de perdre sa rémunération.
Ou l’excès inverse :
· Ne rien tenter pour le guérir, par peur de ne pas y arriver ou d’aggraver son cas et d’en subir les conséquences.
D’ailleurs, actuellement, les multiples procès à l’encontre du monde médical – qu’ils soient judiciaires ou d’intention – ne relèvent-ils pas de ce que le public attend du médecin qu’il soit omniscient et omnipotent ? L’absence de droit à l’erreur induit une forme d’obligation de résultat qui formate de nouveaux modes de traitement, sans prise de risque pour la carrière du médecin.
Ainsi, quand certains médecins ne touchent même plus leurs patients, d’autres les renvoient vers leurs propres capacités à gérer leurs stress lorsqu’ils n’expliquent pas une pathologie.
Les émotions étant enfin reconnues comme générant des maux, on a en effet tendance à les rendre causes de toutes nos affections, sans chercher plus loin. Mais de vrais conseils, des clés concrètes pour améliorer son état, pas ou peu.
Chacun reste dans sa spécialité et ne prend pas le risque de se prononcer s’il n’est pas sûr ; n’essaye même pas.
En cela la philosophie de la Chine antique est intéressante : le médecin traitant les personnes au quotidien, avant que le mal ne s’installe, il connaissait donc parfaitement leur fonctionnement propre. Il n’arrivait pas comme aujourd’hui en bout de chaîne, devant résoudre d’un claquement de doigts un mal découlant d’un effet cumulatif, et ce sans que le malade ne s’investisse.
Il donnait des prescriptions médicales comme des recommandations d’hygiène de vie qu’il fallait impérativement suivre pour guérir. Cela pouvait être des conseils de l’ordre de l’alimentaire, du sexuel, du rythme de vie, de l’habillement, de la gymnastique douce, des automassages… Il s’agissait d’un véritable travail holistique auquel le patient prenait part activement.
La santé de ce dernier ne dépendait donc pas des seules compétences du médecin, mais bien de son implication propre à prendre soin de lui-même.
Et si nous aussi nous prenions soin de nous au quotidien pour éviter la maladie ? Pour répondre enfin à ce corps n’ayant de cesse de nous envoyer les mêmes signaux chaque année, signaux que nous étouffons sous les médicaments.
Dans le système actuel, nous avons pris pour habitude de traiter les conséquences sans nous occuper des causes, et nous sommes rendus dépendants de médecins que nous méprisons s’ils n’ont pas de solution immédiate à nos problèmes. Il y a là des signes patents que notre manière de faire ne nous satisfait plus, et de fait qu’elle touche à sa limite.
Pour preuve encore, les maladies de civilisation dont on ne connaît pas l’étiologie, et que la médecine moderne, bien souvent, ne sait pas traiter…Alors quoi notre société donnerait naissance à de nouvelles maladies mais ne saurait pas les soigner ?
Il est alors bien temps de repenser notre système de santé afin de rétablir un certain équilibre.