La Qualité de Vie au Travail, véritable enjeu sociétal
Reprenons du début.
Pour le philosophe Michel Foucault, l’école a été conçue à la manière d’une institution disciplinaire, voire carcérale : hiérarchie verticale, enfermement du corps, soumission physique et mentale.
Or le système scolaire tel qu’il était pensé était censé préparer au travail à l’usine ou dans une entreprise, ceci impliquant notamment respect de ses supérieurs, des règles, de la cadence de production, etc.
On passait alors sa vie dans la même entreprise, sans remettre en question l’autorité, ni sans compter ses heures ou son investissement en terme de santé.
D’ailleurs le mot « travail » vient de « tripalium » qui désignait à l’origine un instrument de torture…Là on comprend mieux pourquoi travail et souffrance ont souvent été assimilés.
Toujours selon Foucault, on trouve au cœur des institutions « disciplinaires » l’objectif de rendre les corps et les temps productifs : « L’usine, l’école, la prison ou les hôpitaux ont pour objectif de lier l’individu à un processus de production, de formation ou de correction des producteurs » (1974, p. 614).
Travail et discipline vont donc de pair, et le lien qui est fait entre école, entreprise et prison
Reconduit assurément une forme de violence.
Or, la donne a changé.
Nous sommes déjà nombreux -les enseignants les premiers- à nous rendre compte à quel point l’institution scolaire (en France) est inadaptée aux élèves.
Evidemment dans la continuité, les mentalités des salariés ont également évolué.
En effet, les salariés sont dorénavant demandeurs de confort, de temps libre, d’énergie gagnée, de tâches passionnantes, d’un job éthique correspondant à leurs valeurs…Et pas forcément d’argent à la pelle ou de sécurité de l’emploi assurée à vie.
En bref, les gens sont aujourd’hui intéressés par un certain niveau de qualité de vie.
Le marché de l’emploi a beau être saturé, pour autant certaines entreprises connaissent des pourcentages de turn-over importants, qui sont de véritables indicateurs de la santé psychosociale d’une entreprise. Un peu comme lorsque vous allez au restaurant ou dans un magasin régulièrement et que vous voyez des employés différents presqu’à chaque fois…Vous vous dites alors que ça ne doit pas sentir pas très bon niveau ambiance, et que les salariés ne doivent pas être très bien traités.
Or avez-vous envie de réexpliquer vos besoins à chacune de vos venues ? En étant traité anonymement ? Ne préférez-vous pas vous adresser à une personne de confiance qui se souvient de vous et va vous traiter en humain ?
La considération fait toute la différence dans l’estime de soi : elle réchauffe le cœur.
En-dehors des turn-over dus au mal-être, nous sommes de plus dans une stratégie évolutive marketing, où les connaissances et les outils évoluent si vite qu’il ne faut pas rester plus de 3 ou 4 ans à un poste afin de rester dans la course, bankable, à la page.
Le sujet de la QVT (Qualité de Vie au Travail) est par conséquent aujourd'hui essentiel en entreprise.
On voit alors fleurir des objectifs de QVT dans nombre de grands groupes, qui proposent çà des services de conciergerie d’entreprises, là des soins bien-être à tarifs négociés pour leurs salariés.
Vecteurs de performance au travail de par leur contribution au bien-être des salariés, les soins en entreprise ont en effet le vent en poupe.
Très appréciés par les collaborateurs, ils constituent un outil phare de prévention des risques psychosociaux et sont également un gage de bienveillance de la part de la direction.
Contribuer au mieux-être de ses salariés tout en communiquant sur l’exemplarité de ses actions, voilà de quoi motiver plus d’un patron ! Parce qu’un salarié heureux d'aller travailler est un salarié efficace, fidélisé, et susceptible de ramener des talents à l'entreprise de par la publicité qu’il lui procure.
Car faire de ses salariés des ambassadeurs de sa marque, c’est bien s’assurer une publicité gratuite et sincère.
Et est-il besoin d’évoquer la diminution du nombre d’arrêts maladie ou la prévention de risques de burn-out ?
C'est dire les retombées positives (économiques comme en termes de réputation) de la prise en compte du bien-être de ses collaborateurs ! Pour prêcher pour ma paroisse, et puisque je préfère parler de ce que je connais, parlons massages !
Le lien entre le corps et le mental va de soi : les émotions fortes frappent le cerveau ET les entrailles.
C’est William Reich, disciple de Freud, qui a théorisé sur la « cuirasse musculaire somatique » : une émotion refoulée se répercute sur le corps, créant ainsi des tensions qui à leur tour déséquilibrent le système neurovégétatif, et donc l’homéostasie corporelle.
Or nous possédons tous la faculté de réguler les rouages de notre organisme par des activités élémentaires : la respiration, le mouvement et le toucher.
Le massage a cela de spécifique qu’il se veut enveloppant, contenant, sécurisant. Il permet la création d’un espace psychique où les émotions vont pouvoir s’exprimer, être comprises et intégrées en douceur. C’est bien l’intégrité du schéma corporel complet qui devient alors accessible au receveur qui retrouve du contour. Cette technique génère la sécrétion d’endorphine, d’ocytocine, et de sérotonine, apportant ainsi bien-être et équilibre psychique.
Organiser des séances de massages au sein d’une entreprise, c’est donner l'opportunité à ses collaborateurs de : - gérer leur stress et leurs émotions ; - développer leurs capacités et performances au travail ; - se ressourcer sur leur lieu de travail ;
- prendre soin de leur santé; - réactiver leur motivation.
La thérapie manuelle reconnecte au corps en sortant de l'esprit.
Elle ne peut qu'être bénéfique au sein de nos institutions afin d'y apaiser les tensions et de donner sa chance à tout un chacun.
Prendre soin d'une personne, c'est reconnaître son importance dans le groupe, l'amener sur la voie de la réconciliation avec la société qui se soucie d'elle, c'est lui donner envie de s'impliquer et, en entreprise comme ailleurs, la fidéliser.
C'est aussi lui permettre de résoudre des maux qui la tourmentent et façonnent sa personnalité :
En termes de soins à proprement parler, la violence psychologique est aussi ravageuse que les sévices corporels. Dans tous les cas il s'agit d'un trauma avec un syndrome de stress post traumatique qui dérègle le cerveau en le faisant fonctionner en mode survie, c'est-à-dire en état d'alerte constante.
Concrètement, au moindre signal de danger -ou de ce qui est interprété comme tel par le cerveau traumatisé- un pic de stress va être déclenché visant à susciter une réaction de défense, réflexe de survie : la lutte ou la fuite.
Ainsi va-t-il y avoir des personnes dans l'action, en mode lutte, qui vont immédiatement sur-réagir à une situation, avec parfois de la violence, et d'autres qui vont se réfugier dans une fuite de la situation, comme engourdies, en dissociation.
Dans les deux cas se trouve un trauma non résolu : les hormones du stress circulent toujours et le trauma est rejoué à la moindre alerte.
Ce système de défense inné rend incapable à s'engager dans le moment présent et il est indispensable de se reconnecter à ses sensations physiques comme indicateurs pour apprivoiser son monde sensoriel, de se familiariser et de s'accorder avec son corps.
Et vous, que mettez-vous en place pour votre propre bien-être ?