La dépression
Pouvant être qualifiée de légère, modérée, ou majeure sur diagnostic médical, la dépression est une maladie qui touche tous les âges et toutes les catégories sociales.
Oui car il s’agit bien d’une maladie, c’est même le trouble psychiatrique le plus fréquent, et il n’est pas à prendre à la légère.
En France, environ une personne sur cinq a subi ou subira une dépression durant sa vie.
Avec plus de 300 millions de personnes dans le monde souffrant de cette maladie, l’OMS estime que les troubles dépressifs représentent le premier facteur de morbidité et d’incapacité sur le plan mondial.
Pouvant conduire au suicide (deuxième cause de mortalité chez les 15-29 ans), cet état est pathologique et se différencie de la déprime qui est passagère, avec une cause avérée.
La dépression, c’est comme son nom l’indique un vide qui s’installe en soi. C’est un état de tristesse infinie et de désespoir qui entraîne une dévalorisation de soi, une perte de motivation, et un repli sur soi.
C’est chaque jour et sans raison apparente, n’avoir goût à rien, ne plus prendre de plaisir, ne plus pouvoir prendre de décisions, saboter ses relations sociales, avoir des idées morbides, et connaître des déséquilibres alimentaires et/ou de sommeil.
C’est un état de souffrance permanent où l’on est prisonnier à l’intérieur de soi, avec la sensation d’être aspiré par ce vide qui gagne un peu plus de terrain chaque jour.
La dépression s’accompagne souvent de crises d’angoisses, d’épisodes de panique, où l’on se retrouve livré à soi-même, et où l’on fait face à sa propre mortalité, dans un sentiment de solitude absolue, y compris au milieu de tout le monde.
Selon sa gravité, cette maladie peut durer des semaines, des mois, voire des années. C’est pourquoi il est important de l’identifier et de la prendre en charge dès les premiers signes, d’autant plus lorsqu’elle affecte un jeune.
En pleine construction de soi, il est en effet essentiel pour les jeunes d’ancrer du positif.
A contrario, entretenir une boucle négative reviendrait à programmer le cerveau avec des scenarii négatifs, voire morbides, influençant alors négativement les choix et comportements futurs.
Car n’oublions pas que par sécurité nous allons toujours, même inconsciemment, vers ce que nous connaissons, même si c’est mauvais pour nous.
Quels sont les signes de la dépression ?
- Perte d’intérêt ou de plaisir pour quasiment toutes les activités, et tristesse ou irritabilité (chez l’enfant / l’adolescent) depuis au moins deux semaines,
- Changement d’appétit, de poids, de sommeil,
- Baisse d’énergie,
- Dévalorisation de soi, culpabilité,
- Difficultés à prendre des décisions ou à se concentrer,
Et encore :
- Emotivité excessive,
- Etre agité ou au contraire être au ralenti,
- Baisse de libido,
- Somatisation : maux de tête, de dos, de ventre,
- Sentiment de vide,
- Impression de ne plus rien ressentir, déconnexion sociale, repli sur soi,
- Désinvestissement professionnel ou scolaire,
- Automutilations,
- Idées suicidaires.
Quelles sont les causes de la dépression ?
- Des événements de vie peuvent être déclencheurs s’il y avait déjà une prédisposition à la dépression (décès, divorce…). Des événements traumatiques subis dans l’enfance peuvent également rendre sensible à la dépression dans la mesure où ils perturbent le fonctionnement de certains gènes liés au stress au cours du développement de l’enfant.
- Les antécédents génétiques sont un facteur de risque à la prédisposition à l’état dépressif.
- Un déficit ou un déséquilibre de certains neurotransmetteurs.
- Les perturbations hormonales (thyroïde, pilule, changements…) peuvent contribuer à la dépression. Ce pourquoi les adolescents et les jeunes adultes, en pleins changements hormonaux, y sont assez sensibles, tout comme les femmes en ménopause, après l’accouchement, ou au moment de leurs règles (trouble dysphorique prémenstruel).
- Le contexte de vie (l’accumulation du stress au travail peut mener à un épuisement professionnel entraînant la dépression, une situation sanitaire tendue sur le long terme crée un climat anxiogène propice aux décompensations et dépressions…), et le contexte social (précarité) y sont également pour beaucoup.
- Les mauvaises habitudes de vie (alcool, drogue, tabac, malbouffe, excès de jeux vidéos…) favorisent un terrain dépressif.
- La prise de certains médicaments peut entraîner des épisodes dépressifs.
- Avoir déjà vécu une dépression. En effet environ 50% des personnes ayant déjà subi une dépression présentent un terrain favorable à la rechute, d’où l’intérêt d’une prise en charge psychologique et d’une vigilance constante. La dépression est insidieuse et au moindre stimulus, le scénario peut se rejouer. La connaissance de soi et l’attitude volontaire sont ici indispensables pour en repérer les signes et ne pas la laisser à nouveau s’installer.
Comment s’en sortir ?
Voici des pistes pour améliorer votre état, et regagner chaque jour du terrain contre l'avancée de ce vide qui s'installe en nous.
Et il ne s'agit pas de le compenser par des distractions illusoires, mais bien de le combler définitivement.
1. Le B.a.-ba, c'est de consulter un psychologue ou un psychiatre.
D'abord, l'espace sans jugement qu'il vous offre vous est dédié, vous pouvez y déposer tout ce qui vous pèse, et ainsi prendre du recul en mettant les choses à distance.
Ensuite, le thérapeute pose un diagnostic, rendant votre maladie légitime, et vous aide à identifier les causes de votre état (car souvent il y a terrain favorable + déclencheur), pour ensuite travailler avec vous à son amélioration.
Contrairement au psychologue, le psychiatre peut vous prescrire des médicaments.
2. Complétez l’approche psychologique avec une pratique de médecine chinoise (Shiatsu, acupuncture, réflexologie...) et/ou corporelle (Danse-thérapie, Yoga, massothérapie).
Les pratiques de médecine chinoise travaillent à réguler les méridiens gérant nos organes et nos grandes fonctions, pour assurer un équilibre physique et psychique.
En médecine chinoise, la dépression est une maladie dite "de civilisation", générée par notre environnement moderne, et incomprise par notre monde : notre société y voit un signe de faiblesse, quand c'est en réalité notre être qui nous alerte sur une dissonance dans nos vies = une déconnexion d'avec notre vraie nature = notre dissociation corps-esprit.
Avec les pratiques corporelles, on en passe par les sensations corporelles pour vider le mental et reconnecter le physique au psychique. On peut également travailler sur les mémoires et la mise en action.
Et saviez-vous que le contact provoquait la production de plus de 200 hormones chez l’adulte, et plus de 60 chez l’enfant ?
3. Consultez un naturopathe, "un esprit sain dans un corps sain".
Notre intestin fourmillant de neurones communiquant directement avec le cerveau, il est important de bien les nourrir et d'avoir un microbiote de qualité.
D'ailleurs, nombre d'expressions corporelles mettent en lien émotions et système digestif : "je ne l'ai pas digéré", "ça m'est resté sur l'estomac", "je rumine sans arrêt", "j'en ai l'estomac noué", "je me mets la rate au court-bouillon", "j’en ai plein le dos", etc.
Et saviez-vous que certains éléments chimiques favorisaient le stress ou l'état dépressif ?
Pour peu que vous ayez un terrain favorable, inutile de vous « prendre la tête » à vous demander d'où vient le problème...
4. Choisissez une activité thérapeutique qui vous parle pour vous reconnecter à la nature et à votre nature.
Retournez à l'essentiel pour accepter de lâcher ce qui vous encombre !
Art-thérapie (danse, dessin, écriture, poterie, théâtre...), sylvothérapie, hortithérapie, zoothérapie...
Par exemple, la zoothérapie ou médiation par l’animal possède une visée thérapeutique intéressante.
Cette pratique s’appuie sur la relation humain-animal, et notamment sur la sympathie spontanée des Hommes envers les animaux, mais aussi sur le rôle de catalyseur de ces derniers, ou encore sur leur empathie instinctive.
Dans une séance de médiation par l’animal, il s’agit pour le médiateur de construire un programme d’activités impliquant l’interaction entre le consultant et l’animal, et ce dans le but de travailler sur une problématique ou une pathologie.
Les bénéfices sont aussi bien physiques que cognitifs, psychologiques ou sociaux.
5. Dès que vous le pouvez, et sur avis médical, arrêtez progressivement les anti-dépresseurs qui perturbent votre rythme naturel.
S’ils peuvent s’avérer salutaires pendant un temps, il est important de réapprendre à vivre sans, pour ainsi éviter à leurs effets secondaires d'impacter nos vies.
Utilisez l'aromathérapie et ses huiles essentielles anxiolytiques naturelles : Lavande fine/vraie, Ylang-Ylang, Petit Grain Bigarade, Camomille vraie/noble, Litsée citronnée....Choisissez à l'odeur celle qui vous plaît, et ayez toujours un aromastick à respirer sur vous, pour vous soutenir dans les moments difficiles.
Appuyez-vous également sur la phytothérapie : sur ordonnance (les plantes non plus ne sont pas anodines), vous pouvez consommer de l'Eleuthérocoque, de la Rhodiole, de la Verveine odorante, du Millepertuis...En fonction de votre nature et de votre état (demandez conseil à votre médecin).
L'oligothérapie peut également venir en soutien (Lithium, Magnésium par exemple).
Faites une cure de vitamines B (6, 9, 12) et d’Oméga 3.
Prenez conseil auprès de spécialistes en pharmacopée chinoise ou d’herboristes. Ce sera l’occasion de maintenir du lien social par la même occasion !
6. Marchez pour éviter de ruminer.
Non seulement l'activité physique régule la fonction Rate, responsable de la rumination et des angoisses en médecine chinoise, mais il y a aussi ici une symbolique de mise en mouvement.
La stagnation sclérose : moins vous en faites, moins vous avez envie d'en faire.
Le fonctionnement du cerveau est optimisé grâce notamment à plusieurs des changements métaboliques induits par l'exercice physique.
Au moins 30 minutes de sport 5 jours par semaine sont indispensables à un bon équilibre psychique.
Attention à l’état d’esprit dans lequel vous faites du sport : aller au travail à vélo vous maintient en bonne santé physique, mais pour autant c’est différent de pratiquer une activité sportive pour le plaisir.
Attention à l’environnement dans lequel vous faites du sport : dans un endroit bétonné ou dans la nature ? Et si vous potentialisiez la pratique sportive avec la sylvothérapie pour vous apaiser et vous oxygéner ? Sans parler de l’impact des amortis sur le béton pour les articulations !
Certes parfois nous n’avons pas le choix…Faites au mieux avec ce que vous avez !
7. Ayez recours à la luminothérapie.
Combien d’heures passons-nous enfermés, éclairés par la seule lumière artificielle de nos écrans ?
L’exposition à 10 000 lux/jour pendant 30 minutes sur un mois est très bénéfique, spécifiquement pour les dépressions saisonnières.
L’exposition à la lumière du jour est indispensable à l’équilibre psychique, sortez, prenez le soleil (même derrière les nuages) et oxygénez-vous dans la nature !
8. Ayez conscience que des énergies extérieures peuvent aussi vous plomber.
Tout ne dépend pas de nous : êtes-vous bien, là où vous vivez (Feng-Shui) ? Fréquentez-vous des personnes énergivores ? Négatives ? Votre travail a-t-il un impact positif sur vous ?
Quelle est la place du plaisir dans votre vie ?
La négativité ambiante fait baisser votre taux vibratoire et pompe votre énergie. Hors quand on est fatigué, on est plus apte à la tristesse n'est-ce pas ?
Voyez un énergéticien, ou renseignez-vous sur les protocoles de protection énergétique.
9. Acceptez votre état et qu'il faille du temps pour vous en sortir, sans tomber dans le pessimisme.
C'est très difficile de ne pas être fataliste, d'autant quand cet état est "de famille" non ?
C'est comme pour un régime : perdez du poids progressivement en instaurant de bonnes habitudes alimentaires, et vous ne reprendrez pas vos kilos.
Ne soyez pas trop exigeant avec vous-même, et pour autant soyez dans l’action. D’après Newton, tout objet qui est en mouvement reste en mouvement.
Avec la dépression, les changements se font par la pratique et s'opèrent progressivement.
D'autant plus si vous avez un terrain acquis à la dépression depuis l'enfance : "elles sont dépressives de mères en filles". N'avez-vous pas entendu cet anathème lorsque vous étiez enfant ?
Je vous conseille de travailler sur vos croyances limitantes, et de vous nourrir de lectures inspirantes proposant des solutions pour rompre avec ces cercles vicieux générationnels.
Par exemple "La clé de votre énergie" de Natacha Calestremé.
10. Souriez ! Que vous en ayez envie ou qu'il soit forcé, le sourire engendré la diffusion de dopamine et de sérotonine, qui agissent naturellement contre le cortisol, l'hormone du stress.
Sourire donne donc envie de sourire !
11. Gagnez en indépendance : initiez-vous à l'EFT, à la méditation, au Yoga, au Qi gong, à l'automassage...Pour instaurer des rituels où vous prenez soin de vous et rééduquez votre mental.
Car quand on a été dépressif une fois, s'en être sorti ce n'est pas être immunisé, au contraire. Le terrain est là, propice, les réflexes sont présents et le scénario ne demande qu'à être rejoué.
N'oubliez pas que le cerveau est rassuré par ce qu'il connaît et qu'il tend donc à répéter les mêmes choses. Oui, même si c'est la douleur : il préférera ça à l'inconnu, facteur de risque.
En voulant remplir son rôle défini par l’instinct de survie, il peut donc facilement nous la gâcher.
Mais être conscient de ce fonctionnement et reconnaître nos moments de faiblesse, c'est déjà une victoire.
On devrait tous être formés aux soins naturels et à la connaissance de nos corps, pour notre bien.
12. Croyez-y, lâchez prise sur les "pourquoi" et accueillez vos émotions au quotidien plutôt que de les refouler.
Evitez le syndrome de la cocotte-minute, et mettez en place de petites actions chaque jour.
Un petit pas après l'autre, un jour après l'autre.
13. Entourez-vous de personnes inspirantes et positives.
Y compris pour les thérapeutes : tout est question d'affinité.
14. Vous n'êtes pas un super-héros, rechuter n'est pas grave, et pas pérenne !
Gardez confiance et recentrez-vous sur vos sensations pour sortir de vos ruminations, demain est un autre jour !
15. Croyez que vous avez de la valeur. Oui, toute vie est précieuse. Non, personne ne sert à rien.
Trouvez-vous un combat, un but. Mais ne vous sacrifiez pas dedans, nourrissez-vous-en.
Chacun sa philosophie, et quant à moi par exemple, je pense que si on rend un animal heureux, sa vie est déjà réussie.
Bon courage, dites-vous que toute expérience est une chance : la dépression permet d'apprécier la sérénité retrouvée par la suite, invisible à ceux qui courent à côté de leur vie, et l’introspection qu’elle induit donne de la profondeur à l’âme.
La beauté des choses qui nous entourent ne peut être vue que par ceux qui cherchent à la voir.
Piochez ici et là dans les conseils donnés, mais sans vous créer une to-do-list décourageante. Encore une fois, allez-y par étapes, et surtout faites ce qui vous inspire.