De l’efficacité des soins : quand la guérison est une question de Confiance
Parmi les personnes que je traite en Shiatsu, certaines reçoivent très bien les soins dès la première séance, lorsque d’autres ont besoin de plusieurs sessions avant de commencer à voir des effets positifs sur leur santé.
C’est ce qui en conduit certaines à abandonner dès le premier soin, le jugeant inefficace, et du même coup le Shiatsu, pour se rediriger vers une autre spécialité, espérant que cette dernière répondra à leur besoin. Or bien souvent il n’en est rien, et ces personnes deviennent alors de véritables consommatrices de médecines douces, essayant tous les traitements possibles pour résoudre leur problème.
A force de se perdre dans le panel des thérapies existantes et de crouler sous les informations diverses, elles se retrouvent alors perdues, voire peuvent avoir l’impression que les médecines alternatives sont en fait une immense arnaque…
Il leur aurait pourtant suffi de persister au-delà de la première séance pour commencer à voir des résultats encourageants !
Comment puis-je en être aussi sûre ?
Grâce à l’expérience bien sûr !
Quatre conditions doivent être réunies à l’efficacité d’un protocole thérapeutique :
1- Adhérer à la méthode1
Lorsque vous avez envie d’essayer une pratique telle que le Shiatsu, c’est déjà que vous vous êtes préalablement renseigné sur celle-ci et que son principe de fonctionnement vous parle. Donc il est aisé d’affirmer que cette spécialité vous correspond, et qu’elle sera par conséquent efficace pour votre problème.
2- Choisir son praticien[1]
Ensuite, vous avez choisi quelqu’un qui semble répondre à vos valeurs.
Car pourquoi ce praticien plutôt qu’un autre ? Quelque chose a certainement retenu votre attention dans sa présentation ou sur son site internet.
Alors sans nul doute ce thérapeute est fait pour vous : il saura mettre en œuvre les compétences spécifiques réclamées par votre besoin.
3- Prendre le temps
Aujourd’hui tout va vite, et nous ne prenons pas le temps pour un suivi thérapeutique sur le moyen ou le long terme. Nous cherchons plutôt un bouton « off » et n’avons pas d’argent à mettre dans un suivi sur plusieurs mois.
Nous sommes demandeurs de l’efficacité immédiate vantée par les produits miracles et relayée par les médias.
Or la médecine conventionnelle comme la médecine douce ne fonctionnent pas sur une obligation de résultat.
Quant à l’argent dépensé en échange de soins, il est perçu comme perdu car rien de palpable n’a été obtenu en contrepartie.
Ainsi nous sommes plus enclins à acheter cher un produit miracle -quitte à en abandonner l’utilisation au bout de quelques jours infructueux-, qu’à investir véritablement dans notre santé sur le plus long terme.
Car il s‘agit bien d’un investissement dont les fruits que nous récolterons seront la bonne santé.
Quoi de plus important ?!
Les agriculteurs vous le diront : la nature est capricieuse et demande de la patience.
Eh bien notre corps holistique fonctionne sur ce même modèle naturel.
4- Avoir Confiance
Entamer un suivi en médecine douce, c’est donc accepter de prendre le temps, en restant persuadé que notre persévérance portera ses fruits.
Car lorsqu’une démarche de soins est entreprise, quand bien même le praticien n’a pas la prétention de guérir, il s’attache néanmoins à soigner, et par là met alors le vivant dans les meilleures conditions possibles pour que la guérison opère.
En effet, en réponse à la main posée, à l’écoute apportée, en somme à l’attention portée à son besoin, le receveur va générer une réaction physiologique naturelle : son cerveau va fabriquer de l’endorphine, l’hormone du plaisir.
En plus d’apporter du bien-être à son hôte, cette hormone se rendra également à l’endroit où il y a souffrance pour y apaiser la douleur. Par conséquent en prenant soin, le thérapeute active les potentialités latentes d’auto guérison du receveur.
Vous aurez évidemment reconnu ici le fonctionnement de l’effet placebo… Et si cela fonctionne, pourquoi s’en priver ?
D’expérience, les personnes prisonnières de leur mental, qui, décidées à tout comprendre, posent sans cesse des questions, et qui attendent absolument un résultat, sont les plus déçues.
Et de fait puisque ce sont finalement les moins réceptives du fait de leur vigilance constante.
A contrario, celles qui n’attendent rien, qui viennent l’esprit léger et accueillent les sensations et donc le soin, sont les plus ouvertes à son efficacité.
C’est pourquoi j’écris Confiance avec un « C » majuscule : parce qu’il ne suffit pas d’avoir confiance en la technique ou en son thérapeute. L’efficacité est également soumise à la confiance dans la Vie en général.
J’entends par là la conviction que la nature est bien faite, et que son fonctionnement répond à une logique de besoins et de compensations, et non au hasard.
Ainsi, les receveurs ayant la Foi, qu’elle soit religieuse, spirituelle ou cartésienne, en se fiant à un référentiel qui les accompagne dans leur quotidien, se positionnent davantage en posture d’accueil qu’en état d’alerte. Cela favorise alors non seulement la pénétration du soin en profondeur, mais encore cela permet au praticien de ne pas ressentir une pression dispersant son attention de sa pratique, même inconsciemment.
L’état de Confiance, en induisant un état de relâchement, permet également d’être moins sujet aux tensions, nerveuses, comme physiques, ainsi qu’aux désordres émotionnels prolongés et donc aux pathologies qui en découlent.
Recevoir un soin avec Confiance, en s’abandonnant aux compétences du praticien que l’on a choisi, c’est donc se donner la chance d’activer un processus de guérison encouragé par l’acceptation du mental.
C’est encore vivre dans un état d’esprit plus zen, afin d’éviter au maximum le cumul des problèmes et la somatisation.
Evidemment au-delà de cet aspect de Confiance, le caractère du receveur comme son mode de vie seront à prendre en compte…Et bien souvent dans notre société hyperactive, un travail uniquement en Shiatsu ne sera pas suffisant si le receveur ne s’astreint pas à adapter sa façon de vivre.
Les séances seront donc doublées d’un travail de rééducation, par exemple en termes d’alimentation ou encore de rythme de travail.
Et là est la difficulté : l’efficacité des soins ne dépend pas uniquement du Shiatsushi, mais aussi de l’implication des receveurs. Des bases devront alors être posées en début de séances pour que les stratégies de traitement soient potentialisées par l’engagement de ces derniers[2].
Néanmoins il est de notoriété publique que l’état d’esprit joue un grand rôle dans le processus de guérison, et à ce titre la Confiance facilite grandement le travail des thérapeutes comme l’assimilation des soins.
[1] C.f. mon article de juin 2020 : Cycle partenariat praticien et receveur : 4) Praticien et receveur naissent et demeurent égaux [2] C.f. mon article de mars 2020 : Cycle partenariat praticien et receveur : 1) Implication du consultant